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Testée pour le Covid !

La semaine dernière, Sarah était malade, un mal de ventre un peu bizarre, avec un peu de fièvre… Nous décidons donc de l’emmener chez le médecin, pour que quelqu’un d’autre que moi puisse lui examiner le ventre et rassurer tout le monde.

Mais ce n’est pas si simple que ça !! L’organisation du système de santé en Australie s’est adaptée à l’épidémie en cours … Le résultat, c’est que pour simplifier la vie des médecins généralistes (et des autres médecins en cabinet), et éviter les risques de contamination dans la salle d’attente, ainsi que les contraintes de désinfection, les patients “à risque” d’être porteurs du Covid ne rentrent pas dans le cabinet ! Et dans la catégorie “à risque”, il y a “fièvre” (et aussi toux, mal de gorge, contact avec quelqu’un de positif, personnel soignant, etc …).

Donc l’infirmière du cabinet se précipite dès l’entrée (et si possible même dans la voiture sur le parking, à travers la vitre ouverte), pour prendre la température de Sarah, et m’explique très gentiment “elle a de la fièvre, elle ne peut pas rentrer, le médecin ne peut pas la voir, vous devez aller au centre de dépistage pour un test. Si le test est négatif, alors vous pourrez venir en consultation”.

Nous voilà donc reparties, direction le centre de dépistage, dans la même rue, entre le généraliste et notre logement. Il n’y a pas de file d’attente, donc tout va très vite. Nous sommes accueillies à l’extérieur du bâtiment par une infirmière toute habillée-gantée-masquée, très gentille, à qui j’explique mon histoire. Nous sommes invitées à nous laver les mains au spray, à mettre un masque, elle reprend la température de Sarah, la mienne aussi au passage, et nous donne un ticket chacune.

Deuxième étape : dans le bâtiment, au comptoir d’accueil, il y a des secrétaires qui créent un dossier dans leur ordinateur, et font vérifier trois fois le numéro de téléphone. Les distances de sécurité sont respectées, et c’est un peu compliqué de faire ça à deux mètres de distance, tout le monde masqué, pour épeler nos noms à consonance étrangère (pour elles).

Entre temps, Sarah est devenue toute blanche et n’arrive pas à respirer sous son masque. On lui trouve une chaise dans un coin, et un médecin arrive tout de suite. Rien de grave. Assise, ça va mieux.

Puis nous entrons dans la salle de “consultation”. L’ameublement est très minimaliste : un bureau avec un ordinateur, une boite de mouchoirs en papier et une boite de gants, une chaise pour le médecin, une poubelle, deux chaises pour Sarah et moi, et … c’est tout !! Au moins, c’est facile à désinfecter ! Le médecin est un “junior doctor” (interne ?) très sympa, qui fait tout ce qu’il peut pour rassurer Sarah. Je lui réexplique notre histoire. Il va chercher un appareil pour mesurer le rythme cardiaque et la saturation en Oxygène, tout en s’excusant de la taille et du bruit de son appareil, parce qu’ils ont dû équiper la clinique dans l’urgence alors ils ont ressorti du vieux matériel. Il s’excuse aussi de ne pas pouvoir examiner Sarah et lui palper le ventre, mais vu qu’il n’y a pas de table d’examen, à part l’allonger par terre, c’est vrai qu’il ne peut pas faire grand-chose de plus.

Il fait le prélèvement à Sarah (le coton-tige au fond du nez), me dit que de son point de vue, je ne suis pas obligée de faire le test mais qu’il peut le faire si je le souhaite. De toute façon, si le test de Sarah est positif, il faudra tester toute la famille. Donc je décline sa proposition pour l’instant. Les résultats de Sarah arriveront dans 48h, soit par SMS si c’est négatif, soit par appel téléphonique si c’est positif.

C’est bien beau tout ça, mais … elle a toujours mal au ventre, qu’est ce qu’on fait ? Ben … soit vous considérez que c’est vraiment grave et vous allez aux urgences de l’hôpital (eux, ils sont équipés pour la désinfection spécial Covid), soit vous rentrez chez vous, vous la surveillez et vous irez voir votre généraliste quand vous aurez le résultat négatif du test. il a même pris le temps d’appeler son collègue des urgences pédiatriques, pour le prévenir.

Monash hospital (enfin, le bâtiment historique, il y a plus neuf à côté)

Finalement, on a décidé d’attendre, et on a bien fait. Le temps qu’on reçoive le résultat du test (négatif), Sarah allait bien mieux, et on n’a pas eu besoin d’aller chez le médecin ! Ouf !

Je suis quand même partagée entre l’aspect saugrenu, incongru de “elle est malade donc le médecin ne peut pas la voir”, et … l’admiration pour l’organisation pragmatique et efficace des centres de dépistage, mis en place si rapidement ! Et je suis bien désolée pour les médecins généralistes français, qui vont, en plus de leur activité normale, devoir faire les tests, l’information, le traçage des contacts, et tous les nettoyages supplémentaires …