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Vous avez dit multi-culturel ?

En guise de souhaits de “bonnes vacances” (les deux semaines de vacances d’hiver commencent aujourd’hui), le lycée nous envoie le message du Chief Health Officer, présentant la dernière actualisation de la situation sanitaire et des mesures de protection.

Au cas où nous aurions du mal à comprendre en Anglais, on peut aussi la trouver traduite dans “quelques” autres langues :

  • Acholi
  • Amharic
  • Arabic
  • Chinese (simplified)
  • Chinese (traditional)
  • Dari
  • Dinka
  • Falam
  • Farsi
  • Hakha Chin
  • Hazaragi
  • Hindi
  • Khmer
  • Nuer
  • Oromo
  • Punjabi
  • Samoan
  • Sinhalese
  • Somali
  • Swahili
  • Tamil
  • Tigrinya
  • Tongan
  • Turkish
  • Urdu
  • Vietnamese
  • Zomi

Qui dit mieux ?!

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Retour à l’école version Australienne

Ici, les connaissances épidémiologiques concernant le virus et ses modes de transmission sont au premier plan. Le principe de base est donc que l’école est un lieu qui regroupe des individus peu porteurs et peu transmetteurs, en bonne santé. Donc un lieu où le risque de transmission/contamination est très faible. Les mesures mises en place visent donc à diminuer un risque déjà très faible. Et ce risque existe principalement entre adultes, donc concerne essentiellement les enseignants et les parents. Les enfants, eux, peuvent continuer à vivre de manière assez normale, surtout à l’école primaire.

Certaines mesures d’hygiène et de distanciation étaient déjà en place avant le confinement : gel hydro alcoolique à disposition, lavage des mains plus fréquents, mouchoirs jetables (et gestion des poubelles), intensification du ménage. D’autres mesures ont été mises en place : suppression des fontaines d’eau potable, non-partage du matériel de papeterie. D’autres mesures ont été intensifiées : on s’assoit toujours “one chair away”, mais en primaire, les grandes tables ont été écartées les unes des autres, supprimant ainsi l’espace central où les enfants avaient l’habitude de s’assoir par terre pour écouter les leçons. La grande nouveauté est donc que maintenant, en classe, il faut rester assis à une table tout le temps, chacun à sa place, et qu’on n’a pas le droit de se déplacer.

Pendant les récréations, les enfants doivent être attentifs à ne pas rester en gros groupes, et les consignes de ne pas se faire de câlins sont données régulièrement. Mais la cour est tellement grande que ça ne pose vraiment pas de problème. Toutes les structures à grimper, balles, terrains de sport et bac à sable sont accessibles… et nettoyés deux fois par jour.

Par contre, les adultes, eux, et surtout entre eux, ont un risque plus élevé de transmettre et d’attraper le Covid. La règle des 4 mètres carrés par personne en intérieur, ainsi que celle des 1,5 m de distance, s’appliquent. Et les consignes aux parents sont très strictes, l’objectif numéro 1 étant de protéger les enseignants ! Les arrivées le matin sont échelonnées par niveau, il faut être à la bonne porte à la bonne heure (à 5 min près). Et interdiction de rester sur le trottoir à papoter, le directeur y veille ! Pour récupérer les enfants, les parents doivent être éparpillés sur le terrain de sport, à distance les uns des autres, les enfants viennent les rejoindre, et on doit quitter les lieux immédiatement. Et interdiction de parler aux enseignants ! Si besoin, on communique par mail ou par rendez-vous téléphonique. Et les consignes sont redites tous les jours, par la directrice, sur la sono de l’école. On ne risque pas de les oublier !

Les consignes pour les parents …

Au niveau des enseignants, les réunions se font toujours par “Zoom”, et la salle des profs a été aménagée/dédoublée, avec un nombre limite de personnes.

Et pour tous, l’élément qui a été le plus répété, c’est que pour aller à l’école, il faut être en bonne santé ! A la moindre fièvre, toux, rhume, fatigue, etc … ou contact avec une personne porteuse de coronavirus, ou revenant de l’étranger, interdiction absolue de mettre son enfant à l’école, mais prière de le garder 14 jours à la maison, et/ou de ne revenir qu’avec un résultat négatif de test Covid !

Les autorités de santé ont annoncé que “le risque zéro n’existe pas. Donc il y aura des cas de Covid dans les écoles. A ce moment-là, on fermera l’école le temps de tester tout le monde et de tout désinfecter. Et ça peut se produire pendant des mois, jusqu’à ce qu’il y ait un vaccin efficace et généralisé.” Bon, nous voilà prévenus. Chacun a donc sa part de responsabilité à assumer pour que ça n’arrive pas, ou le moins possible !

Moyennant quoi, les écoles, après avoir basculé en enseignement à distance mi-avril, rebasculent en enseignement en présentiel, après 8 semaines bien remplies de “on-line learning”. Nous continuons donc sur le rythme habituel : école de 8h30 à 15h30, 5 jours par semaine.

Pendant les premiers jours, l’accent a été mis sur la dimension “well-being” (bien-être) : parler de son ressenti, en particulier de ses inquiétudes, de ce qu’on a aimé et pas aimé pendant le confinement et l’enseignement à distance, etc… Et aussi sur la dimension collective, et le plaisir d’être ensemble, notamment par la prof de sport avec une grande toile de parachute …

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Testée pour le Covid !

La semaine dernière, Sarah était malade, un mal de ventre un peu bizarre, avec un peu de fièvre… Nous décidons donc de l’emmener chez le médecin, pour que quelqu’un d’autre que moi puisse lui examiner le ventre et rassurer tout le monde.

Mais ce n’est pas si simple que ça !! L’organisation du système de santé en Australie s’est adaptée à l’épidémie en cours … Le résultat, c’est que pour simplifier la vie des médecins généralistes (et des autres médecins en cabinet), et éviter les risques de contamination dans la salle d’attente, ainsi que les contraintes de désinfection, les patients “à risque” d’être porteurs du Covid ne rentrent pas dans le cabinet ! Et dans la catégorie “à risque”, il y a “fièvre” (et aussi toux, mal de gorge, contact avec quelqu’un de positif, personnel soignant, etc …).

Donc l’infirmière du cabinet se précipite dès l’entrée (et si possible même dans la voiture sur le parking, à travers la vitre ouverte), pour prendre la température de Sarah, et m’explique très gentiment “elle a de la fièvre, elle ne peut pas rentrer, le médecin ne peut pas la voir, vous devez aller au centre de dépistage pour un test. Si le test est négatif, alors vous pourrez venir en consultation”.

Nous voilà donc reparties, direction le centre de dépistage, dans la même rue, entre le généraliste et notre logement. Il n’y a pas de file d’attente, donc tout va très vite. Nous sommes accueillies à l’extérieur du bâtiment par une infirmière toute habillée-gantée-masquée, très gentille, à qui j’explique mon histoire. Nous sommes invitées à nous laver les mains au spray, à mettre un masque, elle reprend la température de Sarah, la mienne aussi au passage, et nous donne un ticket chacune.

Deuxième étape : dans le bâtiment, au comptoir d’accueil, il y a des secrétaires qui créent un dossier dans leur ordinateur, et font vérifier trois fois le numéro de téléphone. Les distances de sécurité sont respectées, et c’est un peu compliqué de faire ça à deux mètres de distance, tout le monde masqué, pour épeler nos noms à consonance étrangère (pour elles).

Entre temps, Sarah est devenue toute blanche et n’arrive pas à respirer sous son masque. On lui trouve une chaise dans un coin, et un médecin arrive tout de suite. Rien de grave. Assise, ça va mieux.

Puis nous entrons dans la salle de “consultation”. L’ameublement est très minimaliste : un bureau avec un ordinateur, une boite de mouchoirs en papier et une boite de gants, une chaise pour le médecin, une poubelle, deux chaises pour Sarah et moi, et … c’est tout !! Au moins, c’est facile à désinfecter ! Le médecin est un “junior doctor” (interne ?) très sympa, qui fait tout ce qu’il peut pour rassurer Sarah. Je lui réexplique notre histoire. Il va chercher un appareil pour mesurer le rythme cardiaque et la saturation en Oxygène, tout en s’excusant de la taille et du bruit de son appareil, parce qu’ils ont dû équiper la clinique dans l’urgence alors ils ont ressorti du vieux matériel. Il s’excuse aussi de ne pas pouvoir examiner Sarah et lui palper le ventre, mais vu qu’il n’y a pas de table d’examen, à part l’allonger par terre, c’est vrai qu’il ne peut pas faire grand-chose de plus.

Il fait le prélèvement à Sarah (le coton-tige au fond du nez), me dit que de son point de vue, je ne suis pas obligée de faire le test mais qu’il peut le faire si je le souhaite. De toute façon, si le test de Sarah est positif, il faudra tester toute la famille. Donc je décline sa proposition pour l’instant. Les résultats de Sarah arriveront dans 48h, soit par SMS si c’est négatif, soit par appel téléphonique si c’est positif.

C’est bien beau tout ça, mais … elle a toujours mal au ventre, qu’est ce qu’on fait ? Ben … soit vous considérez que c’est vraiment grave et vous allez aux urgences de l’hôpital (eux, ils sont équipés pour la désinfection spécial Covid), soit vous rentrez chez vous, vous la surveillez et vous irez voir votre généraliste quand vous aurez le résultat négatif du test. il a même pris le temps d’appeler son collègue des urgences pédiatriques, pour le prévenir.

Monash hospital (enfin, le bâtiment historique, il y a plus neuf à côté)

Finalement, on a décidé d’attendre, et on a bien fait. Le temps qu’on reçoive le résultat du test (négatif), Sarah allait bien mieux, et on n’a pas eu besoin d’aller chez le médecin ! Ouf !

Je suis quand même partagée entre l’aspect saugrenu, incongru de “elle est malade donc le médecin ne peut pas la voir”, et … l’admiration pour l’organisation pragmatique et efficace des centres de dépistage, mis en place si rapidement ! Et je suis bien désolée pour les médecins généralistes français, qui vont, en plus de leur activité normale, devoir faire les tests, l’information, le traçage des contacts, et tous les nettoyages supplémentaires …

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Faire ses courses !

De jour en jour, ou plutôt de semaine en semaine, puisque c’est notre rythme de courses, les aménagements au supermarché augmentent. Je suis assez admirative de toutes ces capacités d’adaptation mises en œuvre au fur et à mesure, autour de ce nouvel objectif : la « safety », la sécurité sanitaire. Pouvoir faire ses courses sans risquer d’être contaminé par un virus, il y a encore quelques semaines, ça ne traversait l’esprit de personne, mais maintenant tout le monde ne pense qu’à ça ! Admirative et perplexe, car on a parfois l’impression d’être non seulement dans un nouveau pays, mais carrément sur une nouvelle planète, où le leitmotiv du quotidien est devenu « éviter la contamination »…

Aujourd’hui, dans notre supermarché habituel, à côté de la porte d’entrée, il y a des distributeurs de lingettes à l’extérieur et un grand  distributeur de gel hydroalcoolique à l’intérieur. Les vigiles à l’entrée ont été doublés, et forment maintenant un binôme du genre « vigile musclé – caissière souriante », complémentaire, efficace et sympathique.

Un circuit de circulation est instauré, pour que les gens n’aient pas à se croiser, ce qui ne peut pas se faire dans le respect des règles de distance. Il y a donc une porte pour entrer et une pour sortir. Les chariots et paniers aussi sont organisés en deux tas : un tas « propre » et un tas « utilisé ». Quand on a fini ses courses, on ne remet pas son chariot ou son panier n’importe où. Et un employé du magasin désinfecte chariots et paniers avant de les remettre dans le tas de « propre ».

La liste des produits limités s’allonge : elle fait maintenant une pleine page A4. Pour tous ces produits, on ne peut en acheter que un ou deux. Et la limite se fait de toute façon au niveau de l’ordinateur des caisses : si on prend trois unités d’un produit limité à deux, ça se bloque au troisième, ça ne passe pas, tout simplement.

Les rayons sont bien garnis, maintenant, même si ça n’a pas encore tout à fait l’air “normal”. Il y a même trois sortes de pâtes et trois sortes de riz. Par contre, au rayon farine, celle disponible aujourd’hui, c’est « self-raising blanche » … et bien, cette semaine, on va cuisiner avec ça ! A part les scones, je ne sais pas trop quoi cuisiner avec cette farine-là … mais je suis sure qu’on va trouver !  

L’ouverture des caisses est très souple : un des employés surveille, et, dès qu’il y a plus de deux personnes qui font la queue (bien sûr, chacun bien placé sur sa pastille au sol, à la bonne distance du voisin), il ouvre une caisse supplémentaire. Les caissier(e)s s’interrompent régulièrement, pour nettoyer et désinfecter le tapis.

Les caissières ne mettent plus les produits dans les sacs, mais les clients doivent le faire eux-mêmes. C’est totalement nouveau dans ce pays ! Et ça a donné lieu ce matin à un échange très sympa avec la caissière, qui me regardait remplir mes sacs, et qui me dit « oh, vous êtes vraiment efficace et rapide, pour remplir les sacs ; d’habitude, les clients ne sont pas si rapides ! ». Et moi, je lui dis tout naturellement que c’est comme ça qu’on fait dans « mon pays », et que en fait, je n’ai pas l’habitude que quelqu’un le fasse pour moi, comme c’est le cas en Australie … Et elle, tout étonnée qu’il y ait des pays où ça se passe autrement que chez elle, me demande « ah bon ? Mais vous venez de quel pays ? » … et elle est restée très surprise de ma réponse !! Pour elle, c’est tellement un service appréciable, d’emballer les courses de quelqu’un, qu’elle n’imagine pas que dans un pays civilisé comme la France, on puisse vivre sans ce « service », cette « valeur ajoutée » …

La plupart des gens ont des masques ; c’est bien, c’est rassurant quant à la prise de conscience et le risque de transmission. Mais aussi, la plupart des gens ne regardent même plus les autres en les croisant … Petit à petit, il y a une distance qui s’installe entre les personnes, et pas seulement une distance physique, mais une distance « humaine », en quelque sorte. Le petit geste de tête, le sourire, le salut, la petite phrase échangée, tout cela a disparu … Je m’interroge et je m’inquiète : que vont devenir les rapports humains ?… Et je veux rester résolument optimiste : quand tout ça sera terminé, les gens seront tellement contents, qu’ils se salueront et se parleront encore plus qu’avant !!

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Mode d’emploi du restaurant !

Pour finir cette belle journée, nous décidons de profiter d’un repas de “fish and chips”, qui fait le bonheur de tout le monde. Et puis, pour l’instant, les restaurants sont encore ouverts, à condition de fonctionner uniquement en “take away”, alors profitons-en !

Nous nous sommes régalés, en goûtant des poissons dont on ne connait pas les noms en Français : barramundi et blue grenadier, et bien sûr notre habituelle noix de St Jacques, fort appréciée de Sarah et moi !

Mais c’est toute une aventure de commander ce poisson en tenant compte des règles de “social distancing” ! A la porte du magasin, il y a un monsieur, d’un format tout à fait dissuasif, qui organise les choses, très simplement et très gentiment. En commençant par expliquer qu’on ne peut rentrer qu’une personne à la fois dans le restaurant. Les habitués (ou les gens plus organisés que nous) ont commandé par téléphone et ont juste besoin d’attendre leur commande. Mais nous, nous passons une bonne dizaine de minutes devant la carte, affichée à l’extérieur du restaurant, à réfléchir avant de nous décider. Puis Jeff et les enfants s’éloignent pour attendre quelques pas plus loin, et moi j’attends près de l’entrée, à 1m50 de la personne devant moi. Le monsieur nous fait rentrer un par un, au fur et à mesure. Les gens sont calmes, souriants, respectueux des consignes. Il n’y a pas un mot plus haut que l’autre, pas d’énervement. Chacun “joue le jeu”, et attend, à distance les uns des autres. Mais on sait bien que ce n’est pas un jeu …

Le videur (de dos) et les clients…

Dans le restaurant, il y a des bandes collées au sol, pour marquer la bonne distance par rapport à la caissière qui prend les commandes, du gel pour se laver les mains, et des petits mots partout pour s’excuser du fonctionnement particulier.

Nous profitons du temps d’attente pour aller marcher sur le port, repérer les tables de pique nique, contempler les panneaux “plage fermée”, et quand même un petit bout de plage derrière les panneaux… Il y a peu de gens, tout le monde est discret et flâne, ça sent les vacances, la douceur d’un soir de fin d’été, dans le doux bruit des vagues…

Le poisson était délicieux ! On s’est régalé !

Et le plus beau restait à venir : avant de reprendre la voiture, nous décidons de marcher jusqu’au bout de la jetée. Là, il y a un peu plus de monde, des gens de tous âges, seuls ou à deux, qui viennent pour pêcher à la tombée de la nuit. Chacun respectant toujours les distances les uns par rapport aux autres, bien sûr. Et là, au bout de la jetée, au fond de l’eau transparente mais sombre dans la nuit, nous voyons une masse grise plus sombre, en forme de losange, qui se déplace … C’est une raie (“sting ray”), qui fait bien 60 cm de diamètre ! Nous restons un bon moment à regarder ce “ballet” de raies géantes, car il y en a plusieurs, qui nagent, qui flottent juste au-dessus du sable, des deux côtés de la jetée… Sarah est émerveillée ! Claire et Simon, qui les ont tant admirées dans l’aquarium de Cape Town quand ils étaient petits, n’en reviennent pas d’en voir en liberté ! Mais pour les photos, une forme sombre sur un fond sombre et dans la nuit … c’est raté, on ne peut pas vous en faire profiter !!

Post-scriptum (Lundi)

En bonus, quelques notices vues sur des magasins ici et là…

Chez le kiné…
Le restaurant Chinois du coin
Le coiffeur
Le fleuriste
Le resto indien

NB. Dimanche soir (le lendemain), le gouvernement a interdit les groupes de plus de deux personnes en extérieur, déclaré la fermeture des parcs et terrains de jeu, et demandé aux gens de rester chez eux sauf pour les besoins urgents (courses, médecin…). Pas de contrôles de police ou d’amende, mais confinement quand même…

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Social distancing

Pour le moment, la situation “virale” est plutôt meilleure en Australie qu’en Europe. Au moment où j’écris, on en est à autour 1000 cas dans le pays (12000 en France), et l’Australie c’est grand – 400 dans NSW, 200 dans Victoria, chacune de ces provinces faisant la taille d’un pays Européen. Pour le moment toujours, les choses semblent donc moins hors de contrôle ici qu’elles ne le sont en Europe.

Donc pour le moment, la stratégie pour contenir les choses n’est pas le confinement totale et l’arrêt de tout. L’Australie essaie, autant que possible, de garder en fonctionnement ce qui peut l’être.

Les écoles continuent à accueillir les enfants et à faire cours. Il y a des absents dans les classes; dans “nos” écoles il manque le tiers des enfants au primaire, 10 à 20 % au lycée. Toutes les activités “non-essentielles” sont supprimées : excursions, clubs, “assembly”, etc. Les parents qui aidaient à plein de choses (activités, lecture…) ne sont plus acceptés dans l’école. Et les lycées se préparent à basculer sur un fonctionnement à distance, on demande aux enfants de ne rien laisser dans leurs casiers le soir “au cas où”, les profs préparent et distribuent des polys de cours, la semaine prochaine il y a une journée pédagogique dans tout l’état pour que les enseignants organisent des cours à distance… Vendredi prochain c’est le début des vacances scolaires, la question bien entendu est de savoir si les écoles ré-ouvriront après. La plupart des gens en doutent.

La fac fonctionne un peu de la même façon. Les cours sont enregistrés et vidéodiffusés (il faut dire que Monash a pris de l’avance. Avec 10 000 étudiants Chinois, on savait depuis le début que la rentrée serait très perturbée, elle avait été décalée d’une semaine et les premiers cours avaient déjà été filmés. Mais le problème qu’on imaginait alors était plutôt l’impossibilité pour les étudiants étrangers de rejoindre le campus…). Le staff est incité à travailler à la maison, autant que possible. Les labos se préparent tout doucement à mettre les machines à l’arrêt. Les séminaires sont suspendus, les thèses se passent par vidéo. Les réunions sont découragées, on nous demande de respecter une distance si on est plusieurs dans une salle. Mais le bâtiment, bien que un peu vide, continue à être ouvert, les gens continuent à travailler.

En temps normal, c’est une salle de réunion de 10 places…

De façon générale, tout se passe de cette façon. Les rassemblements de plus de 500 personnes en extérieur, 100 en intérieur sont suspendus. Tout ce qui n’est pas important est annulé. Les lieux publics ne doivent pas accueillir plus de une personne pour 4 mètres carrés, on demande aux gens de respecter une distance de 1.5 m entre deux personnes. Au zoo, on limite le nombre de visiteurs à 2000 par jour, et il faut réserver son billet sur internet à l’avance. La partie extérieure reste ouverte, mais tout ce qui est en intérieur et toutes les démonstrations sont annulées. La plupart des restaurants de quartier font de toutes façon “take away”, et continuent à marcher comme ça. Le mot clef, c’est “social distancing”. Mais les choses restent ouvertes et tentent de garder un semblant de fonctionnement.

Comment faire la queue en temps d’épidémie. En même temps, c’est pas comme si il y avait foule…

Pour le moment les gens semblent jouer le jeu. Les lieux publics sont désertés, pas mal de choses sont annulées spontanément, les gens qui peuvent restent chez eux.

Un samedi après-midi chez Décathlon. On n’est pas trop gêné par la foule…

Ce qui est le plus spectaculaire, c’est les supermarchés. Depuis déjà 15 jours, les gens se sont rués sur tout ce qui se conserve et ont fait des stocks. Ca a d’abord été le PQ, et puis progressivement les pâtes et le riz, puis les conserves, les fruits et légumes, la viande… Les rayons sont vides et c’est assez déconcertant, un peu inquiétant même. Pendant quelques jours, il a été questions de longues queues et de bagarres; les deux grandes chaînes (Coles et Woolworth) ont mis en place des horaires réservés aux personnes âgés, une politique de “pas plus de un par personne” et des videurs pour faire respecter ça.

Le rayon PQ…

Ca reste, ceci dit, assez relatif, parce que ce sont surtout les supermachés qui sont touchés. Les take-away continuent à servir, et le marchand de fruits et légumes du coin de la rue, le 7/11 de la station service, etc. continuent à avoir à peu près tout. Après une semaine un peu tendue, les supermarchés commencent à arriver à redresser la situation et les rayons commencent à se remplir.

L’autre point noir, en ce qui nous concerne en tout cas, ce sont les liaisons aériennes. Pour le moment il ne reste plus que les trois compagnies du proche orient (Qatar, Emirates et Etihad) pour voyager d’Australie en Europe. Tout le reste a suspendu ses vols. Nos billets de retour sont en Juin, et le CNRS a fait le choix de ne pas rapatrier les gens en mission longue dans des pays qui ne soient pas particulièrement à risque. Donc, on verra dans trois mois quelle sera la situation.