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Dernière sortie ?

L’Australie étant toujours en “stade 2”, nous sommes priés de rester chez nous le plus possible, de limiter les rassemblements, de respecter les règles de “social distancing”, mais … nous avons encore le droit de sortir nous balader, alors on en profite !

En se disant que c’est peut-être la dernière fois. On a bien réfléchi : ou est-ce qu’on rencontrera le moins de monde ? A la fois pour respecter les consignes, et aussi, se protéger, et ne pas risquer d’attraper un certain microbe, qui fait malheureusement tant parler de lui … Nous avions envisagé Philip Island, très réputée pour ses paysages, et qu’on ne connait pas encore, ou le bord de mer, mais on a eu peur qu’il y ait trop de monde, et on s’est rabattu sur la forêt, dans les petites montagnes à moins d’une heure de route de chez nous.

Nous voilà donc une fois encore au milieu de cette forêt magnifique, d’eucalyptus et fougères arborescentes, avec toutes ses teintes de vert, et tous ses étages … On ne s’en lasse pas. En voiture d’abord. Puis à pied, au milieu des cris d’oiseaux. On commence à reconnaitre les grands cris des kookaburas et des cacatoes, mais aujourd’hui, c’est un oiseau très particulier qui nous régale de tous les cris et chants possible à lui tout seul ! C’est un oiseau-lyre !! On ne le voit pas, mais on sait qu’on est dans sa zone (c’est écrit sur le panneau), et vu tout ce qu’on entend, il n’y a pas de doutes !

Jusqu’à la semaine dernière, je croyais que l’oiseau-lyre était un oiseau imaginaire, évoqué dans la chanson de Prévert (deux et deux, quatre, etc …). Et bien non ! La semaine dernière, à Healesville Sanctuary, on l’a vu, mal, de loin et de dos, mais vraiment ! C’est un oiseau assez gros, avec de longues plumes recourbées, (qui pendent en forme de lyre, comme son nom l’indique) et il est capable d’imiter les chants des autres oiseaux, ainsi que de nombreux bruits et sons… Et là, nous avons eu droit à un vrai concert ! Quelle chance !

Sur la dizaine de km de notre balade, nous avons croisé une douzaine de familles, et tout le monde est bien respectueux des consignes de distance. On se croise à plus d’un mètre de distance les uns les autres. Ca n’empêche pas de se saluer et d’échanger quelques mots, avec le sourire.

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Petites et grosses bêtes

On limite le nombre de visiteurs, on ferme les espaces intérieurs et on annule les présentations … mais les zoos continuent à être ouverts au public. Après tout les koalas ne toussent pas, et 2000 visiteurs par jour dans un parc de 15 hectares ça n’en fait pas trop au mètre carré…

C’était hier, au “Healesville Sanctuary”, un zoo un peu à l’écart de Melbourne qui se spécialise dans la faune australienne. Zoo moderne et plutôt bien fait (mais donc, où on ne voit pas toujours les animaux quand ils se cachent…). Evidemment, les kangourous, toujours des drôles de bêtes avec leur façon inimitable de se déplacer :

Les koalas endormis… c’est mignon les koalas, mais en vrai c’est pas passionant à observer, il ne se passe pas grand chose…

Moi, j’aimerais bien être un koala…

Il y a aussi plein d’oiseaux plus colorés les uns que les autres !

Quelques bêtes plus exotiques :

C’est pas rassurant, hein ?

On a surtout été heureux de voir des animaux moins faciles à trouver dans la nature : le diable de Tasmanie, aux cris absolument .. diaboliques (ça ne se voit pas sur la photo !), même si il essayait de se planquer :

Et surtout, dans un bâtiment obscur, une série d’aquariums mal éclairés où nagent une petite bête nocturne et très discrète !

C’est, bien sûr, Ornithorhynchus anatinus, le “Platypus à bec de canard” (Duck-billed platypus) en Anglais, la bestiole la plus bizarre du monde… Les photos sont pas très bonnes parce que c’était dans l’obscurité, mais en tout cas on a été très content de le voir !

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State Library of Victoria

Un petit moment de bonheur architectural, pour revenir à des sujets plus légers…

Construite en 1854, 5 ans après la ruée vers l’or de Ballarat (je ne cesse de m’émerveiller du niveau de luxe et de culture de Melbourne, la ville plus isolée du monde, à 3 mois de navigation de la patrie, où tout devait être importé à grand frais….), ouverte gratuitement à tout lecteur de plus de 14 ans “à condition d’avoir les mains propres”. Elle reste gratuite et ouverte à tous.

En 1913, une nouvelle salle de lecture a été construite, surmontée d’un dôme vitré. Sans même parler de quelques collections remaquables (un psautier Français du XIIIe siècle, une page de la Bible de Gutenberg, une première édition de Shakespeare…), la salle en elle même est un morceau de bravoure.

On y a, he bien, fini l’après-midi en bouquinant sur les vieilles chaises en bois et les sous-mains en cuir vert…

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Immigration museum

Pour le moment, la vie continue, le virus n’est pas encore trop présent ici. Hier, on est allé encore une fois en ville, cette fois au “immigration museum”. Il est situé dans le pompeux bâtiment des douanes – évidemment, à l’époque victorienne la plus grande partie de ce que la Colonie consommait, et certainement tous les produits manufacturés un peu techniques, étaient importés. Et taxés, ce qui constituait l’essentiel des revenus de la Colonie…

Custom house

Le musée de l’immigration est malheureusement en réfection, il manque une bonne partie des présentations (par exemple dans la grande salle au-dessus, toute vide…). Il parle, évidemment, des immigrants qui ont fait Melbourne (et l’Australie), puisque sauf les rares descendants des “first nations” les Australiens sont, par définition, tous immigrés – et ils le savent.

Comme toujours, le musée est très bien fait, pédagogique autant que ludique, capable de montrer sans démontrer et de dire sans dénoncer. Et de voir toutes les facettes de l’immigration Australienne, l’espoir que ça a représenté pour des générations et l’énergie d’une nation qui cherchait desespérément du monde pour se construire;

… mais aussi les réactions de fermeture et de refus, la politique de la “White Australia” de la première moitié du XXe siècle (seuls les blancs, de préférence britanniques, étaient bienvenus), les tests de compréhension linguistique honteusement biaisés pour exclure les “indésirables” un peu plus tard, les mouvements anti-réfugiés de nos jours…

Un proposition d’hymne national. Ce n’est pas celle qui a été choisie…

… et ainsi, de réfléchir sur l’identité Australienne de nos jours. Où, si le racisme y est une réalité comme partout, la citoyenneté Australienne est perçue comme une chance, comme un choix que chacun fait volontairement. Et où les immigrants sont vus d’abord comme des nouveaux concitoyens et des gens qui apportent quelque chose au pays, des gens qu’on accueille. Une des histoires qui nous avait marqué à “Government house” était que la Gouverneur avait invité à un spectacle de cirque (il avait eu lieu dans le grand salon, sous les dorures !) des enfants d’une école de la banlieue de Melbourne, où tous ou presque étaient des immigrants récents, une bonne partie sans doute ne parlaient pas Anglais. Les images d’enfants de toutes les couleurs, tous en uniforme d’école dans le faste du salon, alternaient avec l’interview de la Gouverneur, qui expliquait que ça lui semblait une chose importante à faire car “il faut que ces enfants sachent qu’ils sont bienvenus ici et se sentent accueillis au nom de l’Etat du Victoria”.

Alors, comme partout, il y a parfois loin du discours officiel à la réalité des choses. Mais quand même, des affiches d’hier…

.. à l’hymne national d’aujourd’hui (adopté en 1984, on le chante toutes les semaines à “assembly” à l’école):

For those who’ve come across the seas
We’ve boundless plains to share;
With courage let us all combine
To Advance Australia Fair.

Aux rues de Melbourne :

Oakleigh
Clayton
Clayton
Carlton

.. certainement, on a le sentiment que “immigré”, en Australie, ce n’est pas un mot honteux.

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Mornington Peninsula

C’est le but de promenade et les maisons de vacances des Melbourniens… une centaine de kilomètres d’une péninsule entre la baie de Port Phillip et l’océan. La Péninsule s’affine progressivement, et elle se termine en pointe à Pt Nepean, où la baie de referme presque et où on peut voir en face Point Lonsdale … à 3h de route, si il faut faire le tour.

Le long de la côte, ce sont des petites stations balnéaires, variant du mignon au bof. On a quand même apprécié les phoques qui nagent autour de la jetée à Mornington…

Tout au bout de la pointe, le paysage est étonnant, on voit d’un côté les eaux calmes de la baie, de l’autre les vagues de l’Océan, et dans le détroit entre les deux caps, une zone de remous qui doit être … intéressante en bateau !

Mais c’est là que les lecteurs de Bill Bryson (comment ? Vous n’avez pas ncore lu “Down Under” ? Mais qu’est-ce que vous faites encore là, filez à la librairie !) retrouveront la trace d’un des running gags du bouquin …

Puisque c’est sur cette plage, en effet, que le premier Ministre Harold Holt est parti nager un jour des vacances de Noël 1967 … et n’est jamais sorti de l’eau.

Ceci dit, maintenant qu’on a vu la plage et les vagues qui vont avec, on se dit que vraiment, pour se baigner à cet endroit, il faut être un peu inconscient. Ou Australien…

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Encore un coucher de soleil ?

L’intérêt d’aller à la pointe Sud du continent, ou presque, c’est qu’il n’y a pas grand chose à l’Ouest. Mouais, sauf que notre camping n’est pas directement sur la mer, mais sur un étang (Shallow Inlet). On a donc eu un coucher de soleil sur les dunes du cordon littoral d’en face…

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The prom

C’est le petit nom (parce que en Australien, on abrège tout !) d’un grand parc national, Wilson’s Promontory. Ca se trouve sur la côte, à 2h30 de Melbourne (dans mon petit dessin de l’autre jour, ce serait aux alentours de Toulon). Le Promontoire lui-même est la pointe Sud du mainland Australien, mais en fait on ne peut pas facilement y accéder, parce que avant, il y a 50 km de parc national, avec une route qui s’arrête à Tidal River, 20 bons kilomètres avant la pointe. après, il faut marcher.

“The Prom” est un des lieux de week-end favoris du Victoria, et ça se voit. A Tidal River, 300 emplacements de camping, tous pleins.

Mais évidemment, 50 km de côte, 500 km2 de parc (c’est à peu près la taille d’un parc national Français), ça laisse de la place pour pas mal de monde ! Et aussi pour pas mal de diversité. Des montagnes et des plages, des marais et des forêts, des dunes et des bois…

“The Prom”
Côté terre…
Tidal River
Côté mer…
La mer .. de sable
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Middle suburbs

On va finir par un thème un peu plus gai… Melbourne, ce n’est pas que son CBD, aussi joli soit-il. En fait, ce qui pour moi est peut être la plus grande source de ravissement, ce sont tout les quartiers autour du centre – autour, il faut le prendre au sens large, disons jusqu’à 10 km du centre, tout ce qui s’atteint en tramway.

Dans tout ces quartiers, on a une impression de ville établie agréable, où il fait bon flâner et prendre le café en terrasse

Des petits bouts d’architecture des années 1900:

Des rues résidentielles vertes et ombragées

Des parcs, des terrain de cricket, des pistes cyclables, des grands arbres…

L’ensemble ne rend pas forcément très bien en photo, mais est des plus agréable à traverser… on y vivrait bien !

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Greater love hath no man

La citation est un peu pompeuse :

Greater love hath no man than this, that a man lay down his life for his friends

Jean 15:13 (Version King James)

En Français :

Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.

C’est la phrase qui est gravée à l’entrée du “Shrine of Remembrance”, le monument aux morts du Victoria (et d’ailleurs sur tous les lieux de mémoire de ce genre, depuis le “RSL” – Returning Servicemen League – du quartier, jusqu’au monument national à Canberra).

Une drôle de destination de ballade me direz-vous, oui, nous y avons été attiré par le site, sur une colline boisée, avec une vue mémorable sur le centre ville

Et nous y sommes restés, je ne dirais pas vraiment “séduits”, mais certainement touchés par l’ambiance du lieu.

Les “poppies”, bien sûr, y sont à l’honneur. En grand :

En petit :

Les “poppies”, les coquelicots, en pays Anglais c’est le symbole des morts à la guerre : c’est la première fleur -fleur rouge sang, bien sûr- qui, dit-on, a repoussé sur les champs de bataille de Flandres en 1915. C’est un symbole que tout le monde comprend, tellement qu’il n’est pas besoin de l’expliquer. Chacun simplement plante ou accroche son coquelicot en souvenir.

Ici on se souvient, tout simplement, des Victoriens qui sont morts à la guerre – et on arrive à le faire sans que ça ne tourne ni à la gloriole militariste, ni au pacifisme bêlant ou à la colère. On arrive à le faire, en fait, sans autre message que la tristesse et la reconaissance, avec une forme de retenue et de dignité.

Un petit musée, au sous-sol, explique les guerres auxquelles les soldats Australiens ont pris part, et nous dit simplement où, et pourquoi ces australiens sont allés se faire tuer, à 20 000 km de chez eux. Tout au long du XXe siècle, partout où il y avait des mauvais coups à prendre, on a trouvé des soldats Australiens.

Ils étaient à Gallipolli en 1916 (chez nous, on connaît la partie maritime, l’offensive des Dardanelles), où les “ANZAC” ont découvert en mourrant ensemble qu’ils faisaient tous partie de ce qui n’était pas encore une nation australienne. Ils étaient sur la Somme, à Ypres et à Paschendaele, sous le commandement de Sir John Monash (qui mérite qu’on se souvienne de lui, une fois n’est pas coutume pour un général de la 1ère guerre mondiale, et pas seulement parce que la partie de la ville où nous habitons porte son nom).

Ils étaient en Libye, puisque les soldats “Anglais” qui se sont battus dans le désert étaient largement Indiens, Australiens, néo-Zélandais et Australiens; pendant que les Japonais se préparaient à débarquer au Queensland, les Australiens se battaient pour l’empire à Tobrouk…

Oui, les Japonais étaient vraiment sérieux quand ils parlaient d’envahir l’Australie…

Ils étaient en Corée et au Vietnam, et en Afghanistan, et en Iraq, et qui sait encore ce qu’ils faisaient en Indonésie et en Malaisie dans les années 60 …

Tout ça, et plus encore, est expliqué très clairement, très humainement, dans ce musée (qui est, j’allais dire comme d’habitude, intéressant, pédagogique et agréable). On y retrouve la même dignité que dans tout le site. Et on finit par une “peace room”, et une exposition de médailles …

… ou chacune des 4000 médailles représente 100 Victoriens qui sont partis à la guerre, ou 6 qui n’en sont pas revenus.