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Greater love hath no man

La citation est un peu pompeuse :

Greater love hath no man than this, that a man lay down his life for his friends

Jean 15:13 (Version King James)

En Français :

Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.

C’est la phrase qui est gravée à l’entrée du “Shrine of Remembrance”, le monument aux morts du Victoria (et d’ailleurs sur tous les lieux de mémoire de ce genre, depuis le “RSL” – Returning Servicemen League – du quartier, jusqu’au monument national à Canberra).

Une drôle de destination de ballade me direz-vous, oui, nous y avons été attiré par le site, sur une colline boisée, avec une vue mémorable sur le centre ville

Et nous y sommes restés, je ne dirais pas vraiment “séduits”, mais certainement touchés par l’ambiance du lieu.

Les “poppies”, bien sûr, y sont à l’honneur. En grand :

En petit :

Les “poppies”, les coquelicots, en pays Anglais c’est le symbole des morts à la guerre : c’est la première fleur -fleur rouge sang, bien sûr- qui, dit-on, a repoussé sur les champs de bataille de Flandres en 1915. C’est un symbole que tout le monde comprend, tellement qu’il n’est pas besoin de l’expliquer. Chacun simplement plante ou accroche son coquelicot en souvenir.

Ici on se souvient, tout simplement, des Victoriens qui sont morts à la guerre – et on arrive à le faire sans que ça ne tourne ni à la gloriole militariste, ni au pacifisme bêlant ou à la colère. On arrive à le faire, en fait, sans autre message que la tristesse et la reconaissance, avec une forme de retenue et de dignité.

Un petit musée, au sous-sol, explique les guerres auxquelles les soldats Australiens ont pris part, et nous dit simplement où, et pourquoi ces australiens sont allés se faire tuer, à 20 000 km de chez eux. Tout au long du XXe siècle, partout où il y avait des mauvais coups à prendre, on a trouvé des soldats Australiens.

Ils étaient à Gallipolli en 1916 (chez nous, on connaît la partie maritime, l’offensive des Dardanelles), où les “ANZAC” ont découvert en mourrant ensemble qu’ils faisaient tous partie de ce qui n’était pas encore une nation australienne. Ils étaient sur la Somme, à Ypres et à Paschendaele, sous le commandement de Sir John Monash (qui mérite qu’on se souvienne de lui, une fois n’est pas coutume pour un général de la 1ère guerre mondiale, et pas seulement parce que la partie de la ville où nous habitons porte son nom).

Ils étaient en Libye, puisque les soldats “Anglais” qui se sont battus dans le désert étaient largement Indiens, Australiens, néo-Zélandais et Australiens; pendant que les Japonais se préparaient à débarquer au Queensland, les Australiens se battaient pour l’empire à Tobrouk…

Oui, les Japonais étaient vraiment sérieux quand ils parlaient d’envahir l’Australie…

Ils étaient en Corée et au Vietnam, et en Afghanistan, et en Iraq, et qui sait encore ce qu’ils faisaient en Indonésie et en Malaisie dans les années 60 …

Tout ça, et plus encore, est expliqué très clairement, très humainement, dans ce musée (qui est, j’allais dire comme d’habitude, intéressant, pédagogique et agréable). On y retrouve la même dignité que dans tout le site. Et on finit par une “peace room”, et une exposition de médailles …

… ou chacune des 4000 médailles représente 100 Victoriens qui sont partis à la guerre, ou 6 qui n’en sont pas revenus.

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